Source : Milfeuille Presse / TV AgriProduction
La France produit en moyenne 25 millions de tonnes de paille de céréales par an. Actuellement, 60 à 70% de la paille est récoltée pour la litière, voir pour du fourrage en période de sécheresse. Jean-Claude Sourie, directeur de l'unité économie publique à l'Inra de Versailles-Grignon, précise que l?autre utilisation principale est l'enfouissement des pailles pour maintenir le stock de matière organique des sols. Ainsi, avec les nouveaux débouchés pour la paille (cogénération, combustion, biocarburants de deuxième génération,...), il faudra veiller à " ne pas mettre en péril la fertilité des sols ", indique le chercheur de l'Inra. Il estime que 4 à 5 millions de tonnes sont disponibles pour les nouveaux débouchés de la paille " sans concurrence entre usages ".
L'exemple du Danemark
Dans ce pays, 0,9 millions de tonnes de paille sont valorisés par combustion. Jean Claude Sourie précise que le contexte est très favorable. En effet, " le réseau de distribution de chaleur est très important et est contrôlé à 50% par les pouvoirs publics ", ce qui permet une incitation à utiliser la paille pour produire de la chaleur. La moitié de l'énergie électrique résulte de la cogénération.
Une régulation indispensable
Selon Jean-Claude Sourie, il est nécessaire d'avoir une régulation sur le développement de ces nouvelles filières, que le marché seul ne peut contrôler. Les incertitudes sont encore trop nombreuses. Par exemple, l'évolution du prix de la paille (fonction de l'offre et de la demande), l'impact sur les revenus des éleveurs, la complémentarité (ou compétition ?) entre la paille et le bois. L'Etat, selon Jean-Claude Sourie, doit ainsi intervenir pour réguler à la fois les externalités positives et négatives de ces nouveaux débouchés.
Auteur : Renaud Fourreaux