Bonjour,
Possesseur d'une CRI110 + AMCH125ADV1 (RZQ125), je partage ici mon expérience.
J'ai construit en 2003 est installé une chaudière Fuel sur PC au RDC (85m²) et radiateurs à l'étage (5 pour 80 m²). Conso moyenne 1800 litres/an. En septembre 2008 j'ai viré la chaudière fuel et sa cuve et installé une PAC AIRMAT sans autre système de chauffage + cumulus pour l’ECS. Et là, la galère a commencé ! De nombreux problèmes de fonctionnement, un installateur frigoriste largué, un SAV Airmat borné et incompétent :
1 - température ambiante oscille entre 18 et 23°C
2 - vanne départ PC fonctionne en tout ou rien 0 – 100 % malgré fonctionnement en loi d’eau et quelque soit la température ext.
3 – batterie complètement givrée et pas de cycle de dégivrage ou batterie clean et cycle de dégivrage se fait quand même +bloc de glace en bas de la batterie et autour bouteille à l’intérieur du groupe
4- résistance d’appoint s’enclenche suite à un cycle de dégivrage et ne se déclenche pas tant que la temp. Ext. N’est pas remontée significativement
5- fonctionnement en court cycle permanent même par des temp. ext. inférieures à -5°C
La régulation "auto-adaptative" Honeywell vérifie l'écart entre la mesure et la consigne de température ambiante toutes les 5 minutes. Si celui ci se situe dans une bande morte de +/- 0.4°C, il ne se passe rien. Si la mesure est supérieure à la consigne de plus de 0.4 °C, la pente de la loi d'eau déterminant la consigne de T° départ plancher chauffant est diminuée de 0.1. Si la mesure est inférieure de 0.4°C à la consigne, la pente est augmentée de 0.2.
La régulation ajuste ainsi la pente dans une plage allant de 0.3 à 1.5 (voir graphique ci dessous pour une consigne de 21°C). Fichier excel complet sur demande.
Étant donnée l'inertie qui existe avec un plancher chauffant, la régulation oscille et sature constamment entre une pente de 0,3 et 1,5 ce qui se traduit par pas de chauffage du tout pendant une dizaine d'heures ou chauffage à fond (42°C départ PC) pendant une dizaine d'heures.
Cette PAC ne sait faire de l'eau qu'entre 48 et 52 °C quelque soit la T° extérieure. Cela n'empêche pas la régulation de demander une T° départ PC jusqu'à plus de 80°C (aucun bridage) !
Bien évidemment, une T° de départ PC maxi est définie. Quand la T° départ PC est supérieure à 45°C, la vanne mélangeuse se ferme totalement. Quand la T° redescend en dessous de 43°C, la vanne se ré-ouvre. Et le YOYO peut commencer car comme nous l'avons vu juste avant, la régulation peut demander des T° départ PC très supérieures à 45°C.
Après 2 années passées à harceler Airmat pour qu'ils mettent en application ce que je leur proposais, j'ai eu gain de cause.
J'ai réglé (avec le PC et le technicien d'Airmat) une loi d'eau avec une pente fixe à 0.6 (qui correspondait pile poil à la loi d'eau fixe de mon ancienne chaudière fuel) et j'ai fait régler le seuil de sécurité de T° départ PC à 50°C (+ hystérésis 2°C). Le confort retrouvé avec seulement deux petits paramètres ajustés mais tant de difficultés pour y parvenir.
Le seul bémol avec cette solution est que la mesure de température ambiante n'agit plus sur la T° de départ PC. Mais, encore une fois, l'inertie du plancher chauffant est telle que modifier la T° départ PC au moindre rayon de soleil n'apporte rien du tout.
Par contre, je peux en cas de besoin décaler la courbe de la loi d'eau en agissant sur la consigne de T° ambiante (voir graphique ci dessous).
Concernant la résistance d'appoint, d'après la doc Airmat celle ci s'enclencherait si :
- la température ambiante mesurée est 2°C inférieure à la consigne
ET
- la température extérieure est inférieure à la consigne réglée sur le module d'ambiance Honeywell
ET
- la température dans le ballon est inférieure à 35 °C
Dans mon cas, d'après les enregistrement du PC Airmat, la résistance s’enclenchait:
- alors que la mesure T° ambiante = consigne,
- dès que la température dans le ballon passait en dessous de 45 °C et jusqu'à ce qu'elle soit remontée au dessus de 50°C
- avec une température extérieure de -1°C alors qu'une consigne de -5°C est réglée sur le module d'ambiance.
Donc les conditions d'enclenchement de l'appoint annoncées par Airmat sont fausses. Pour ce qui est du paramètre de la T° extérieure, à force de harcèlement j'ai trouvé l'explication : il existe un hystérésis de 4°C sur la consigne réglée sur le module d'ambiance. C'est a dire que dans mon cas, l'appoint s'enclenchait dès que la T° ext. passait une fois en dessous de -5°C mais arrêtait de se déclencher que lorsque la T° ext. repassait au dessus de -1°C. Or dans ma région, il peut se passer de nombreux jours avant que la T° ne remonte au dessus de -1°C.
J'ai donc fait modifier cet hystérésis à 0.5°C.
Mes problèmes de givrage / dégivrage sont liés à mes problèmes de courts cycles. Car même par une T° ext. de -5°C, ma PAC ne tourne pas plus de 15 minutes (puis s'arrête 5 minutes et redémarre). Une des conditions de dégivrage étant que le compresseur tourne au moins 25 minutes en continu, la batterie ne dégivre pas alors qu'elle en aurait pourtant bien besoin.
Une fois la batterie totalement obstruée, la PAC n'échange plus rien et est bien forcée de fonctionner plus de 25 minutes et de dégivrer suivant l'intervalle de temps réglé dans le paramètre de la télécommande Daikin (40 min, 2h ou 6h).
Lorsque la T° ext. est très basse (entre -7 et -20°C dans mon cas) donc que l'air est sec, ma PAC parvient à fonctionner en continu avec une batterie qui reste totalement propre. Une fois la base de temps atteinte (40 min dans mon cas), la PAC lance systématiquement un cycle de dégivrage alors qu'il n'y a pas besoin ! Je trouve ça complétement nul mai impossible de faire autrement (sauf allonger la base de temps quand l'air est sec !).
Lors des dégivrages, des paillettes de glace non fondues se détachent de la batterie, tombent et s'accumulent sur la tôle froide en dessous de la batterie. Petit à petit, il se forme un véritable bloc de glace de plusieurs centimètres d'épaisseur. Il faut bien sûr virer en premier lieu la grille qui se trouve derrière la batterie qui amplifie ce problème. J'ai ensuite réglé définitivement ce problème en installant un petit cordon de traçage auto régulé Raychem que je met en service ou non suivant les besoins avec un commutateur.
Concernant les cycles courts, la PAC étant dimensionnée pour répondre aux besoins les plus importants de l'hiver, elle est fatalement surdimensionnée 95% du temps. De plus, le volume d'eau du ballon échangeur n'est que de 48 litres donc très rapide à réchauffer avec la puissance du RZQ125. Et il ne faut pas compter sur "l'inverter" pour adapter la puissance de chauffe aux déperditions.
Un ordre de marche à 48°C de T° ballon est donné au groupe extérieur puis un ordre d'arrêt à 52°C. Une fois en marche le groupe extérieur module sa puissance non pas directement en fonction de la T° dans le ballon, mais en fonction des T° / pressions d'évaporation et de condensation du R410A :
- Si la T° dans le ballon est basse et que la T° ext est clémente, le groupe va tourner à pleine puissance car tout le gaz à pu s'évaporer facilement dans la batterie (pas de risque de gouttes dans le compresseur) et se condenser dans l'échangeur (Pression et T° de retour à la batterie basse donc meilleur échange). Le travail est tellement facile à réaliser que les 52°C sont atteints et coupe le groupe alors que celui ci n'a pas eu le temps de ralentir.
- Si la T° dans le ballon est haute et/ou que la T° ext est basse, le groupe va être obligé de ralentir pour garantir que tout le gaz soit bien évaporé dans la batterie. Car il y a moins d'énergie dans l'air pour évaporer le gaz condensé et que la pression et T° de retour du gaz condensé à la batterie est plus élevée donc moins facile à évaporer.
L'inverter n'adapte donc pas la puissance de chauffe aux besoins instantanés en chauffage mais à la capacité de la batterie à évaporer tout le gaz pour protéger le compresseur.
Pour améliorer cela, j'ai donc installé un ballon tampon de 200 litres suivant le schéma ci dessous pour donner de l'inertie au système. Instantanément, les cycles se sont allongés et le groupe extérieur à fonctionné longtemps à très basse vitesse pour finalement se couper dès que les 52°C étaient atteint. Nombre de démarrage / arrêt diminués et arrêt du compresseur à basse vitesse plutot qu'à pleine charge = augmentation de la durée de vie du compresseur.
De plus, cela permet également à la vanne mélangeuse de départ PC de ne pas faire le YOYO sans arrêt à cause des variations rapides de T° dans le ballon = augmentation de la durée de vie de la vanne.
Dans ces nouvelles conditions, j'ai ensuite fais l'essai de tromper la sonde de T° ballon avec un potentiomètre réglable entre 12 et 60 kOhm branché en parallèle de la sonde (ajustement T° ballon en fonction approximative de la température extérieure).
Cela permet effectivement d'arriver au résultat escompté à savoir faire de l'eau à une température adaptée à la température extérieure. Le problème c'est qu' avec cette option, je retrouve mes cycles courts et les arrêts du compresseur à pleine charge ! Car la température de condensation du gaz est plus faible et que le travail est plus facile à réaliser. Ceci doit se produire car les T° ext sont encore clémentes et les besoins en chauffage faibles.
Je pense donc que la solution ultime est d'installer la carte de limitation de puissance KRP58M51 sur mon groupe extérieur pour pouvoir enfin brider la puissance de cette PAC quand les besoins en chauffage sont faibles. J'ai fais une demande auprès du fournisseur local qui n'a pas l'air de vouloir me répondre...
Voila pour mon expérience, mes avis et en vous remerciant tous des infos que vous m'avez apporté.
A votre disposition si besoin...
Désolé pour l'orthographe mais j'ai écris vite et je suis une burne de toute façon.
Tchuss.