Pour répondre à pas mal d'interrogations, voici une méthode simple et didactique pour déterminer la Puissance de sa PAC.
Cela ne remplace pas le travail d'un bon installateur, mais permet de faire sa propre évaluation
COMMENT CHOISIR SA PAC ?
PETIT RAPPEL : Le chauffage, quelque soit son moyen, sert à maintenir dans l’habitation une température ambiante dite de confort, et pour cela il devra compenser les déperditions dues aux conditions climatiques extérieures
Dans la pratique, en schématisant, plus il fait froid, et plus il faut chauffer, ......c'est pas un scoop
On peut le visualiser par la courbe de Déperditions en fonction de la Température extérieure.
Donc, quand on dimensionne une source de chauffage (PAC ou autres),
il faut d’abord déterminer le plus précisément possible les déperditions de sa maison.
Trop souvent sur le Forum des intervenants parlent de solutions PAC : marques et modèles de PAC, sans avoir - ni eux, ni leur installateur - sérieusement calculé les déperditions de leur maison, il y a de grandes chances pour qu’ils soient déçus par la suite.
CALCUL DES DEPERDITIONS
C’est pas les outils qui manquent ! parmi eux le
Tableau Excel de Wavin est facile d’utilisation et donne de bons résultats.
Vous le trouvez en tête du forum PAC à « Outils de Calcul »
Cliquer sur le lien et remplir tous les paramètres de sa Maison et de sa Région,
puis faire 2 calculs : pour +7°C et pour -7°C.
On choisit ces 2 valeurs car ce sont les valeurs habituelles que l’on retrouve dans les docs des constructeurs et les tests des organismes officiels Eurovent et Promotelec
On peut trouver les DJU et Températures de Base par le lien de la ligne en dessous.
DJU et Température de Base sont les caractéristiques du climat de l’endroit où se trouve la maison
ATTENTION : mettre le coefficient de surpuissance à 1 (c’est mon choix !).
Pour ceux qui ont une construction existante avec un chauffage, c’est encore plus facile, car ils peuvent se recouper avec leurs consommations actuelles, et en fonction de ça, ajuster le coefficient G de leur maison, que bien souvent ils ne connaissent pas.
Exemple : j’ouvre le tableau Excel de Wavin, je ne touche rien aux paramètres de ce tableau, car il correspondent à ma maison <150m2 de plein pied>, sauf la surpuissance que je mets à 1.
> à la température extérieure de -7°C, je lis à la Puissance : 7,8975 kW # 7,9 kW
> j’enlève le – de la température extérieure qui devient donc 7°C, et je lis : 3,645 kW # 3,6 kW
Une fois ces 2 calculs faits, je prends une feuille de papier quadrillé, et pour ceux qui se rappellent de leurs cours d’algèbre, je trace 2 axes perpendiculaires et je mets :
en abscisses : les températures extérieures de -10°C à +20°C
en ordonnées : les puissances de 0 à 13 kW
Je reporte sur cette feuille les 2 points calculés précédemment : 7,9 kW pour -7°C et 3,6 kW pour +7°C et je trace la droite qui les rejoint.
Je viens de réaliser schématiquement la courbe des déperditions de ma maison.
CHOIX DE LA PAC
Méthode surtout valable en Air/Eau, mais applicable aux autres sources de chaleur
Choisir sa PAC, c’est d’abord
déterminer sa puissance, pour cela il faut connaître ses caractéristiques mesurées de façon objective, car sauf exception, on ne peut pas faire confiance aux chiffres indiqués dans les docs des constructeurs.
Pour cela, je n’ai rien trouvé de mieux que le tableau des PAC homologuées PROMOTELEC que vous pouvez trouver ici :
http://www.promotelec.com/produits/labe ... eriels.htm,
et télécharger la liste en cliquant sur : -
liste des générateurs thermodynamiques : pompes à chaleur
Il faut sélectionner l’utilisation correspondant à sa maison :
Plancher chauffant ou
Ventilo-convecteurs (=
radiateurs), et relever les puissances fournies par les différentes PAC à +7°C et à -7°C
Il s’agit donc de noter les puissances pour ces 2 températures, et de tracer à chaque fois la droite qui passe par les 2 points.
Dans la réalité ce n’est pas vraiment une droite, mais on peut se contenter de cette approximation.
Comme vous pouvez le constater, contrairement aux besoins de la Maison,
plus il fait froid et moins la PAC peut fournir de chaleur,
en effet
les courbes des déperditions et celles des puissances des PAC ont des pentes inverses.
Le point de rencontre est le « point de relève » : sur l’axe des abscisses, il donne une température qui est la « température de relève »
Au point de relève, la PAC tourne en permanence, dans les températures plus élevées elle fonctionne de façon intermittente, et en dessous elle a besoin de l’aide des appoints
Reprenons notre exemple : dans ma maison, j’ai un chauffage tout Plancher chauffant ; dans la liste des matériels homologués Promotelec, au hasard j’ouvre l’onglet AMZAIR et je relève pour les différents modèles :
Modèle : >>>>>>>>>>>>> A22PRC >>> A23PRC >>>A24PRC >>A28PRC
Puissance en kW à -7°C >>>> 7,5 >>>>> 8,9 >>>>> 10,5 >>>> 12,8
Puissance en kW à +7°C >>> 4,75 >>>> 5,65 >>>>> 6,65 >>>> 8,25
Je reporte tous ces points sur ma feuille, et je les rejoins par une ligne droite.
Effectivement la courbe de puissance de chaque PAC croise la courbe de déperditions.
Suivant les PAC la température de relève est plus ou moins basse. Mais laquelle choisir ?
C’est là qu’il faut s’arrêter et réfléchir :
dans ma région quelle température de relève est la mieux adaptée ?
La « température de base » de ma région est une première indication, mais au vu des hivers de ces dernières années, ce sont des valeurs assez pessimistes, donc trop basses.
De plus, si certains constructeurs annoncent des températures de fonctionnement de -15° et même -20°C, vous constaterez que c’est de l’illusion,
car les COP dégringolent fortement en dessous de -7°C, et qu’en plus, les dégivrages diminuent encore le rendement global.
C’est pourquoi il vaut mieux compter sur les appoints qui sont là pour reprendre en dessous de la température de relève.
Ces appoints sont soit des résistances incorporées qui s’enclenchent automatiquement, soit une chaudière en parallèle avec la PAC, ou alors : un poêle, une cassette, …
Avec notre exemple, si j’habite près de Toulouse, dans l’Ouest ou le Midi, j’hésiterai entre la A23 et la A24, si je suis dans une région plus continentale, ce sera la A26, par contre la A22 sera adaptée à une région au climat très doux..
Là, il peut y avoir une part de sensibilité personnelle, qui peut faire hésiter entre 2 PAC.
Vous remarquerez que si on applique le coefficient de surpuissance de 20%, cela décale la température de relève, et donc entraîne le choix d’une PAC de puissance supérieure.
MAIS CE N’EST PAS TOUT …
Pour choisir sa PAC, il n’y a pas que la puissance, il y a d’autres éléments à prendre en compte :
le
COP :
rapport entre la puissance fournie et la puissance consommée par la PAC.
C’est ce qui fait le rendement de l’installation et qui génère les économies.
En reprenant le tableau PROMOTELEC, on s’aperçoit que toutes les PAC ne sont pas égales : certaines ont d’excellents COP, d’autres médiocres. A puissance égale, on a évidemment intérêt à choisir la PAC qui a le meilleur COP à +7 et à -7°C.
La
température de sortie d’eau : pour les chauffage par Plancher chauffant ou ventilo-convecteurs, pas de problème, mais pour les chauffages par radiateurs, il faudra s’assurer que la PAC enverra l’eau à une température suffisante quand il fait froid.
La
tension d’alimentation : Monophasé pour faibles et moyennes puissances, ou triphasé pour les fortes puissances
PAC
monobloc ou « split », c'est-à-dire en 2 éléments séparés
Et, évidemment la
Régulation, mais c’est un autre sujet traité dans le Wiki
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Maintenant pour ceux qui n’ont pas envie de travailler sur le papier quadrillé, on peut envisager une petite application Excel, … Si j’ai le temps j’essaierai.